Les efforts diplomatiques pour ramener la paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) se sont intensifiés cette semaine avec l’annonce d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, suivie de la signature d’une « déclaration de principes » par la RDC et le Rwanda.

Vendredi à Washington, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a présidé à la signature de cette déclaration par la ministre congolaise des affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe.

« La déclaration s’appuie sur les efforts de l’Union africaine et d’autres dirigeants régionaux. Elle trace la voie vers la paix, la stabilité et le développement économique intégré dans l’est de la RDC, essentiels pour mettre fin au conflit et permettre à la région d’atteindre son plein potentiel  », a indiqué le Département d’Etat américain dans une note à la presse.

Accord de cessez-le-feu

Deux jours plus tôt, dans une annonce surprise à Doha, au Qatar, le gouvernement congolais et le M23, qui est soutenu par le Rwanda et contrôle des pans entiers des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, ont convenu de mettre fin aux combats.

L’ONU a salué jeudi la signature de cet accord de cessez-le-feu facilité par le Qatar, estimant qu’il marque « une étape importante vers la désescalade du conflit dans l’est du pays  ».

Dans un message sur le réseau social X, la Mission de paix des Nations Unies en RDC, la MONUSCO , a salué l’accent mis « sur l’engagement inclusif  » et exhorté « toutes les parties à saisir cette occasion pour faire avancer le processus de paix, en mettant la protection et le bien-être des civils au centre de tous les efforts ».

Les précédentes tentatives de médiation entre la RDC et le M23, notamment celles de l’Angola et du Kenya, avaient échoué, suite au retrait des parties à la dernière minute des négociations prévues.

Les hostilités continuent

Le Qatar a également accueilli les présidents de la RDC et du Rwanda, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, le mois dernier, pour des pourparlers qui se sont conclus par l’annonce d’un «  cessez-le-feu immédiat et inconditionnel  ». Mais cette trêve n’a pas été appliquée.

Des milliers de personnes ont été tuées depuis l’intensification du conflit dans l’est de la RDC en janvier et la prise de contrôle par le M23 de Goma et Bukavu, les deux principales villes de cette partie du pays, riche en ressources naturelles.

Malgré l’annonce de cet accord de trêve , mercredi, et la signature de la déclaration de principes par la RDC et la Rwanda, l’ONU a indiqué vendredi que les hostilités persistaient dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

« Au Nord-Kivu, des affrontements ont éclaté aujourd’hui le long de la route reliant Nyabiondo à Kashebere, provoquant le déplacement de civils. Les combats sont également intermittents dans la région depuis le 13 avril  », a précisé le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse.

Au Sud-Kivu, les combats dans le territoire de Kalehe cette semaine ont blessé des dizaines de civils et contraint plus de 15.000 personnes à fuir, nombre d’entre elles cherchant refuge auprès des communautés d’accueil, a-t-il ajouté, précisant que les centres de santé locaux sont confrontés à de graves pénuries de médicaments et de personnel pour soigner les blessés.

Il a également indiqué que les opérations humanitaires restaient limitées. Jeudi, un convoi humanitaire se dirigeant vers le sud de Bukavu vers la ville d’Uvira a été bloqué par des hommes armés, ce qui l’a contraint à s’arrêter pendant la nuit pour négocier l’accès.



Commenter l'article

Newsletter de GabaoNews

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


GabaoNews s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Le traitement et l'utilisation de vos données personnelles resteront confidentiels.