Dans un texte empreint de douleur, le journaliste sportif et officier médias des Panthères du Gabon, Pablo Moussodji Ngoma, rend un hommage bouleversant à Aaron Boupendza, dont le corps est arrivé à Libreville ce lundi 27 mai, en provenance de Chine, où il a trouvé la mort dans des circonstances encore floues. Dans ce témoignage personnel et sincère, le journaliste revient sur le parcours et la personnalité complexe d’un joueur hors normes, désormais « hors-jeu ».

«  Les plus sceptiques ont fini par réaliser : Boupendza a passé sa première nuit en terre gabonaise dans un cercueil  », écrit Pablo, le cœur lourd. L’atmosphère à l’aéroport Léon Mba était glaçante. Une foule immense, silencieuse, est venue accueillir le corps de l’attaquant international, comme on accueille un frère, un fils, un héros tombé.

Les regards ne trichaient pas. Tous affichaient la même tristesse, la même reconnaissance pour cet enfant du pays qui a su, malgré ses imperfections, faire vibrer la Nation. « Ses écarts faisaient partie de lui », note Pablo, évoquant une personnalité entière, directe, fidèle à elle-même comme lorsqu’elle surgissait pour marquer un but. Un homme qui n’a jamais cessé d’aimer le maillot, ses coéquipiers, son public.

Aaron Boupendza, «  c’était aussi ce regard plein de malice, cette fougue sur le terrain, cette rage de prouver  ». Un être de contradictions, touchant et rebelle, capable d’agacer autant que de faire vibrer. Dans ce texte à fleur de peau, Pablo confie l’avoir suivi depuis ses 17 ans, depuis ce premier reportage pour Canal+ jusqu’à ce but de la tête au CHAN 2016 contre le Rwanda. Un souvenir intact dans la mémoire d’un témoin privilégié de sa trajectoire.

Puis vinrent les années de maturité, de révélations, de combats. Boupendza finira par briller à la CAN 2021, sans jamais s’éloigner de cette image de jeune lion indomptable, porté par la passion. «  Tu n’étais pas celui qui voulait remplacer Aubameyang. Tu respectais son héritage. Tu étais juste fier d’avoir partagé la tanière, d’avoir été membre de la BBA : Bouanga, Boupendza, Aubameyang. »

Et puis le drame. Un départ incompris, brutal. Une fin loin du terrain, en Asie, dans un silence que seul le deuil vient rompre. « Aller mourir en Asie, c’était sans doute ton jour… », écrit Pablo, la gorge nouée. Le journaliste avoue avoir fui les regards, éclaté en sanglots dans l’ombre de son bureau, incapable de contenir la peine.

« Fiston, repose en paix  », conclut-il, comme un père qui pleure son fils. Un texte déchirant, à la hauteur de la perte que le football gabonais vient de subir. Boupendza s’en est allé, mais il restera, pour beaucoup, un souvenir brûlant, une voix, une frappe, un cœur.



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