Les violences des groupes djihadistes ont déplacé près de 230.000 personnes depuis le début de l’année au Burkina Faso, ont alerté des agences humanitaires, relevant que la situation sécuritaire a continué d’affecter gravement les enfants et leurs familles dans ce pays du Sahel central.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance ( UNICEF ), près de 37.000 ménages ont été déplacés « à la suite de 48 alertes au déplacement ». Cela représente une augmentation de 92% par rapport à la même période en 2024.

Au cours du seul mois de mai, le Groupe de coordination opérationnelle de la réponse rapide (GCORR) fait état de près « 41.000 personnes affectées par 12 alertes de déplacement à travers le pays ».

La région de la Boucle du Mouhoun a été la plus touchée, avec plus de 106.000 personnes déplacées, dont plus de 65.000 enfants, dans 13 localités, telles que Dédougou, Di et Tougan. Cela représente 45% du nombre de déplacés internes.

Des besoins humanitaires « considérables »

La situation sécuritaire globale au Burkina Faso reste marquée par « la persistance des attaques dans les régions du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, de l’Est, du Centre-Est et de la Boucle du Mouhoun ». Ces attaques ont visé les Forces de défense et de sécurité, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et les populations locales.

Selon l’UNICEF, ces violences ont généré des besoins humanitaires « considérables » dans tous les secteurs. Les besoins les plus urgents concernent les abris, la sécurité alimentaire, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la protection et l’éducation.

En réponse à cette crise, plusieurs organisations sont intervenues pour soutenir ceux qui sont déjà sur le terrain. Malgré la réponse en cours, des besoins importants subsistent.

Sur le plan nutritionnel, plus de 10.000 enfants ont été admis dans tout le pays pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère en avril, dont plus de la moitié proviennent des régions touchées par les violences djihadistes (Boucle du Mouhoun, Nord, Est, Sahel, Centre-Nord).

Malnutrition aiguë sévère

De janvier à avril, plus de 36.000 ont été admis pour un traitement dont plus de 20.000 dans les zones d’insécurité.

À la fin du mois de mai, 179.000 personnes (28 % des 1,3 million de personnes dans le besoin), dont plus de 25.000 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë. Dans ce lot, plus de 8.000 enfants souffraient de malnutrition aiguë sévère.

Plus largement, la détérioration de la situation sécuritaire affecte les opérations humanitaires, entravant l’accès, augmentant les risques opérationnels et les besoins d’assistance des populations affectées.

A la suite d’attaques dans les régions de l’Est et du Sahel, certaines infrastructures locales essentielles, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’administration, ont été détruites.

Djibo, une ville sous blocus djihadiste

Parmi les régions touchées, l’ensemble de la population de Djibo, dans la province du Soum, au nord du Burkina Faso, estimée à environ 48.000 personnes (déplacés et hôtes), est affecté, la ville n’étant plus approvisionnée depuis décembre 2024.

L’UNICEF met en œuvre différents programmes à Djibo par l’intermédiaire de ses partenaires locaux dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, de l’éducation, de la protection de l’enfance, de la santé et de la nutrition.

Les travailleurs humanitaires, tout comme les personnes touchées, sont « confrontés au risque d’engins explosifs improvisés et d’enlèvements ». « Outre les difficultés d’accès, la pénurie de ressources, qui constitue un autre défi majeur, a un impact sur les capacités de réponse dans les régions touchées par l’insécurité  », a insisté l’UNICEF.



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