La paisible ville de Bongoville, dans le Haut-Ogooué, a été bouleversée par un drame conjugal dans la nuit du 24 juillet. Vers minuit, Simplice Ngounga, un jeune Gabonais en état d’ivresse, a tiré sur sa compagne Laïka Ontolokali, âgée de 34 ans et mère de ses enfants, avant de retourner l’arme contre lui. Cet acte tragique a plongé les habitants dans une stupeur mêlée de douleur et d’incompréhension.
Selon plusieurs témoignages, le couple traversait depuis longtemps une période marquée par des disputes répétées. Les querelles, souvent bruyantes, étaient connues des voisins, qui n’imaginaient toutefois pas une telle issue. Ce soir-là, Simplice, rentré de Franceville en état d’ivresse, aurait violemment frappé sa compagne après une nouvelle altercation. Laïka, décidée à quitter le foyer, a déclenché une réaction violente : Simplice l’aurait enfermée de force dans leur chambre avant de commettre l’irréparable.
La fille aînée de Laïka, témoin direct de la scène, s’est rendue en urgence à la brigade de gendarmerie pour signaler la situation. Mais, dans un premier temps, les forces de l’ordre auraient minimisé l’alerte, pensant à un simple différend domestique. Lorsqu’elles ont finalement décidé d’intervenir, il était déjà trop tard : Simplice avait abattu Laïka, puis s’était suicidé d’un tir dans la tête. Le fusil de chasse, arme du crime, a été retrouvé près des deux corps.
Les corps des victimes ont été transportés à la morgue de l’hôpital de Franceville pour une autopsie. Ce drame relance le débat sur les violences conjugales, qui continuent de faire des victimes au Gabon. Selon une étude de l’ONU Femmes en 2023, plus de 40 % des Gabonaises déclarent avoir subi des violences domestiques, souvent dans un silence pesant.