Le texto du 11 mai de Petit Lambert Owono.
La réponse ne peut qu’être nuancée eu égard au contexte marqué par la crise sanitaire du Coronavirus.
Le préavis de grève annoncé par le SYNAPS arrive au très mauvais moment, et pour cause.
Aussitôt le début de la guerre contre le Coronavirus, le personnel médical et paramédical a été mobilisé.
L’État, sachant que ce personnel allait être en première ligne, devait anticiper l’augmention des moyens matériels, et d’allouer une prime exceptionnelle à ces vaillants soldats.
Ne l’ayant pas fait à temps, le COPIL doit envisager de corriger cet oubli, car cette crise du Covid 19 demande un déploiement de ressources colossales.
Trois ressources majeures sont nécessaires pour mener cette lutte : les ressources humaines, matérielles et financières.
S’agissant des ressources humaines, le gouvernement devrait s’assurer de la bonne gestion prévisionnelle des emplois (GPE) dans les structures de santé sur toute l’étendue du territoire gabonais. Cela revient à mettre à disposition « le bon professionnel présent au bon endroit » afin de garantir une bonne prise en charge des patients.
À cela s’ajoute de mettre à disposition « le bon équipement, la bonne dotation en matériel et le bon médicament » afin de prodiguer des soins de qualité aux usagers du service public.
Enfin, ces professionnels étant les premiers en ligne de mire, et confrontés à cette pandémie, c’est normal qu’une gratification à titre de prime leur soit attribuée, ce qui est, à juste titre, un juste retour sur investissement, une reconnaissance pour la mise en danger des professionnels et leurs familles.
Mais lorsque le SYNAPS vient soulever dans son cahier de charge la revendication de la prime à la performance (PIP) de 2015, dans l’immédiat, on peine à établir une relation entre la guerre en cours et cette PIP.
Sachant l’importance de la lutte contre le COVID-19, on peut facilement soupçonner le SYNAPS d’user de chantage, ou de vouloir profiter de cette situation pour affaiblir les troupes en guerre.
L’attitude sage voudrait qu’on manifeste un peu plus de patriotisme envers le gouvernement qui s’attele à résoudre les problèmes du moment.
Ramener les litiges de 2015 est inadapté et peut questionner sur le désir de profiter de la situation, ce qui est professionnellement inadapté.
Que Dieu protège le Gabon.
Bonne journée.
PETIT-LAMBERT OVONO
ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES, PRÉSIDENT DE SOGEVAL
